Allocution prononcée à la démonstration pour la paix – Berne, le 2 avril 2022
La paix soit avec vous !
Shalom alejchem,
Salam aleikoum
En ma qualité de présidente de l’Eglise évangélique réformée de Suisse, j’ai le plaisir de vous saluer au nom du Conseil suisse des religions.
Bienvenue !
(ласкаво просимо) Laskavo prosymo
Tous les humains aspirent à la paix.
Toutes les religions s’unissent pour contribuer à instaurer la paix sur la Terre.
Mais la réalité est bien différente. Trop souvent, elle se moque de cette aspiration à la paix – dans les petites actions de tous les jours comme dans la violence cruelle de la guerre. La paix ne tombe pas du ciel. Il faut travailler à la réaliser et à la défendre avec force, courage et dévouement. C’est ce que nous devons faire, toutes et tous, tous les jours et en tout lieu.
En 1959, le pays qui était alors l’Union soviétique fit don à l’Organisation des Nations Unies d’une statue de Yevgeny Vuchetich, sculpteur ukrainien. Elle représente un homme qui transforme son épée pour en faire une charrue.
Cette statue se réfère à l’une des visions bibliques de la paix les plus connues, qu’on peut lire dans le livre du prophète Esaïe (chapitre 2, verset 4) :
Le Seigneur sera juge entre les nations,
l’arbitre de peuples nombreux.
Martelant leurs épées, ils en feront des socs,
et de leurs lances ils feront des serpes.
On ne brandira plus l’épée nation contre nation,
on n’apprendra plus à se battre.
Avec cette statue, l’Union soviétique voulait rappeler à l’ONU sa tâche suprême, la promotion de la paix. L’œuvre se dresse toujours dans le jardin des Nations Unies à New York.
C’est pourquoi nous en appelons aujourd’hui au président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine : prenez pour exemple le geste prophétique du gouvernement soviétique d’alors ! Vous avez la responsabilité et la possibilité de faire en sorte que les armes soient déposées et que les champs de l’Ukraine et de la Russie puissent de nouveau être labourés et moissonnés.
Nous en appelons aussi au patriarche de Moscou, Son Eminence Kyrill II : faites preuve d’autorité et intervenez auprès du président Poutine pour que notre héritage prophétique demeure. Montrez au président de votre pays qu’il n’existe pas de légitimation chrétienne pour cette guerre.
Au sein des Eglises et communautés religieuses de Suisse, en Ukraine, en Russie et dans le monde entier, nombreux sont celles et ceux qui affirment être des ouvrières et ouvriers de la paix et qui agissent dans ce sens. Nous avons la responsabilité de suivre le chemin tracé par Desmond Tutu, Mahatma Gandhi, Martin Luther King, Shimon Peres, Malala Yousafzsai ou Sophie Scholl – et bien d’autres encore.
Responsables de nos Eglises et communautés religieuses de Suisse, nous nous engageons pour que la religion ne soit plus détournée et utilisée pour justifier les guerres.
Nous appuyons la déclaration du Conseil ukrainien des Eglises et communautés religieuses qui, le 24 février, s’est exprimé ainsi :
Nous pensons qu’il est du devoir de toutes les personnes croyantes de mettre fin à la guerre avant qu’il ne soit trop tard. […] Une guerre d’agression constitue un crime grave envers le Dieu tout-puissant.
La déclaration du métropolite de l’Eglise orthodoxe russe d’Ukraine nous donne une raison d’espérer. Il invite le président Poutine à «… mettre fin immédiatement à cette guerre fratricide… Il ne peut y avoir aucune justification pour un tel conflit, ni devant Dieu, ni devant l’humanité.»
Nous toutes et tous qui sommes rassemblée ici en ce jour, nous considérons comme des instruments de paix, des outils capables de transformer les épées en charrues.
Comme nous le savons et en avons la preuve quotidienne et douloureuse, jamais encore la paix n’est tombée du ciel. Mais nous ne perdons pas espoir. Nous ne renonçons pas. Nous agissons partout où nous pouvons en faveur de la paix et de la justice.
Cela signifie aussi que nous venons en aide à toutes les personnes qui fuient la guerre et les persécutions et cherchent refuge dans notre pays.
The refugees who arrive in our country because of persecution and threath on body and live are warmly welcome.
Laskavo prosymo!
Bienvenue!
We will do our best, to make you feel welcome and to give you the support you need.
And together with you, we pray for all those left behind: friends, fathers, mothers, children, husbands, grandparents.
Together, we shall overcome and we shall live in peace!
Pasteure Rita Famos, présidente de l’Eglise évangélique réformée de Suisse
au nom du Conseil suisse des religions.
Les communautés religieuses exigent davantage de protection pour les réfugiés
Pour la première fois, juifs, chrétiens et musulmans publient une déclaration commune sur les réfugiés. Les communautés religieuses représentées au sein du Conseil suisse des religions invi-tent leurs membres à s’engager en faveur des réfugiés. En même temps, elles en appel-lent à l’État et au monde politique en leur enjoignant d’assumer leurs responsabilités face aux besoins des réfugiés.
- Déclaration interreligieuse sur les réfugiés
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- 5 appels aux communautés religieuses pour la protectiondes réfugiés FR
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- Communiqué et plus de documents
Le paysage religieux de la Suisse a changé au cours des dernières décennies; il est devenu multiple. Comment des êtres qui tiennent pour vraies et justes des choses très différentes peuvent-ils vivre ensemble? Nombreuses sont les personnes en Suisse que cette question préoccupe. En outre, le danger dans le contexte international actuel est que la religion soit utilisée pour justifier des prétentions de puissance et pour légitimer violence et guerre. C’est dans ce cadre que le Conseil suisse des religions (SCR) a été fondé le 15 mai 2006. Le Conseil se compose de personnalités dirigeantes des trois Églises nationales, de la communauté juive, la Métropole orthodoxe et d’organisations islamiques qui ont chacune été mandatées par leurs autorités suprêmes. Contribuer au maintien et à la promotion de la paix religieuse en Suisse, promouvoir la compréhension et la confiance entre les responsables des communautés religieuses, parler les uns avec les autres plutôt que les uns à propos des autres, constituent quelques-uns des objectifs de cette plateforme de dialogue. Le SCR doit également être un partenaire de contact pour les autorités fédérales.
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