Le Conseil suisse des religions (SCR) a tenu lundi 21 août 2006 sa première séance. Outre la question ouverte de la représentation des femmes au Conseil, les membres du Conseil ont discuté en priorité l’approche des symboles religieux dans l’espace public.

Croix, kippa, foulard, cloches d’église et minarets font l’objet de débats comme de jugements des tribunaux. Pour la première fois, les représentants au plus haut niveau des chrétiens, juifs et musulmans ont dialogué ensemble sur le traitement des symboles religieux dans l’espace public. Il s’agissait surtout dans ce premier échange de trouver une règle d’interprétation. Les symboles religieux font partie des manifestations de la foi. Ils doivent donc être traités avec attention et respect: ils ne sauraient être ni ridiculisés ni mésusés en tant que symbole de lutte contre la dignité humaine ou contre d’autres convictions religieuses. La liberté de religion constitue un bien digne de protection: elle permet aux Églises et communautés religieuses dans notre pays de pratiquer leur foi tant individuellement qu’en communauté. Il relève aussi de la liberté de religion de pouvoir manifester publiquement ses convictions par des symboles religieux. Il faudrait que s’applique le principe: le possible abus d’une chose ne doit pas empêcher son bon usage. Cela présuppose par ailleurs que toutes les parties soient disposées au dialogue et qu’elles aient le temps d’apprendre à se faire mutuellement confiance.

Les réactions du public à la création du Conseil suisse des religions ont été largement positives. Quelques organisations ont toutefois regretté que le Conseil se compose exclusivement d’hommes. C’est pourquoi le Conseil suisse des religions a une fois encore discuté de manière approfondie la question de la représentation des femmes. Les membres du Conseil sont parvenus aux conclusions suivantes:

  • Par principe tant des femmes que des hommes peuvent siéger au SCR. Selon son mandat, le Conseil « se compose de personnalités dirigeantes [des Églises et communautés religieuses participantes], mandatées par leurs institutions ou organismes »;
  • Le manque de représentation féminine au SCR est dû au fait qu’actuellement il n’y a pas de présidence occupée par une femme dans les institutions participantes;
  • Le mandat et la composition du SCR ont été décidés par les organes dirigeants des Églises et communautés religieuses participantes. C’est pourquoi les membres du SCR ne peuvent décider par eux-mêmes un élargissement du Conseil.

Le Conseil suisse des religions a donc décidé d’inviter les organes dirigeants respectifs des Églises et communautés religieuses à prendre position sur la question d’une composition conforme au genre du SCR.